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17/01/2013

Tailler arbres et arbustes dans mon jardin


Élaguer, émonder, ébrancher du pied jusqu'au faîte et dans les règles de l’art requièrent des outils de coupe adaptés avec un tranchant sûr. Pour le respect des arbres et le confort du jardinier.
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Dans la nature, arbres et arbustes conquièrent leur environnement, quelquefois au détriment de leurs congénères. Au jardin, les opérations de coupe sont nécessaires pour tenir compte de l’espace réduit et conserver leur place aux différents végétaux. La santé du végétal mais aussi la floraison et la production de fruits sont en jeu.
Une taille différenciée
L’anatomie des arbres et des arbustes est à respecter. Chaque essence a un port et une forme qui lui sont propres. Même si tout est possible, notamment avec les fruitiers, mieux vaut tenir compte de la physiologie et du mode de croissance de chaque espèce pour les arbres et arbustes d’ornement ! Quelques espèces se prêtent plus facilement à des interventions singulières pour réaliser des topiaires.
La taille de formation a pour but de façonner la silhouette de l’arbre. Elle est surtout pratiquée sur les espèces fruitières. Une bonne expérience est nécessaire pour la mener à bien. Le plus simple est d’acheter un arbre déjà formé et de l’entretenir. Par contre, rien ne vous empêche de travailler la forme d’un arbre libre pour en faire une topiaire de votre choix.
La taille d’entretien a pour objectif de nettoyer la frondaison des végétaux. C’est une opération qui répond à des critères d’esthétique et de production. Sur les arbustes à fleurs ou d’ornement, elle favorise la floraison. Selon qu’elle est printanière ou estivale, la taille aura lieu en été ou en automne. Le but est de favoriser la croissance des rameaux florifères. Sur les arbres fruitiers, l’objectif est d’aider la production de fruits. Sur les arbres plus importants, à l’esthétique s’ajoute un critère de bonne santé pour alléger et aérer la ramure.
La taille d’élagage consiste à éliminer les branches mortes, cassées ou mal placées. Elle permet aussi d’alléger la silhouette de l’arbre, voire de l’embellir en lui imposant une forme jugée esthétique. C’est aussi l’occasion de supprimer les branches malades, ce qui améliore la santé de l’arbre. C’est une intervention plus lourde qui, pour les gros sujets, fait appel à des spécialistes formés aux bonnes techniques.

Ne propagez pas les maladies !
Avant de passer à l’arbre suivant, désinfectez les lames avec de l’alcool à brûler. Vous éviterez de transmettre les affections. Cette opération peut paraître fastidieuse, mais elle est nécessaire. N’oubliez pas de nettoyer les lames en fin d’intervention pour éliminer toute trace de sève, très corrosive.

Le coupe-branches : Jeu de lames
Comparables à de très gros sécateurs, les coupe-branches présentent deux poignées faisant 30 à 60 cm de long. Le système de coupe le plus fréquent est à lames croisantes. Il n’y a pas de ressort de rappel pour maintenir les lames ouvertes. Il faut jouer des bras. Par contre, tous sont équipés de butées en caoutchouc qui amortissent les chocs à la fermeture. C’est appréciable quand, après un effort intense, les poignées viennent soudain au contact l’une de l’autre quand la branche se détache.
Ce type d’outil permet de couper des branches jusqu’à 40 mm de diamètre. Des démultiplications augmentent la capacité de coupe tout en diminuant l’effort à fournir par le jardinier. Les manches sont aussi de plus en plus souvent creux et fabriqués dans des alliages d’aluminium ou des matériaux composites, pour alléger l’outil tout en assurant sa rigidité.
L’entretien d’un coupe-branches consiste, comme pour celui d’un sécateur, à nettoyer régulièrement les lames avant rangement en vue d’éliminer les restes de sève. Le tranchant de la lame est périodiquement affûté de manière à assurer une coupe parfaite, sans à-coups ni déchirures des tissus.

La scie à élaguer : À pleines dents
Sa lame étroite et recourbée offre une denture telle qu’elle travaille en tirant et non pas en poussant, comme sur les scies ordinaires. L’apparition récente de l’affûtage des dents à triple angle de coupe a considérablement diminué la pénibilité de l’intervention. La surface de la coupe est alors parfaitement lisse. La cicatrisation de l’arbre n’en est que meilleure.
La scie à élaguer se présente sous forme d’une égoïne. Des modèles pliants, à la manière d’un couteau, sont de plus en plus nombreux. Cela évite de se blesser et permet de transporter l’outil sur soi, sans risque. Gardena et Wolf proposent des scies adaptables sur leurs manches télescopiques, pour couper des branches jusqu’à 5-6 mètres de hauteur depuis le sol. 
Avant d’attaquer la branche avec une scie, on pratique d’abord une entaille sur le dessous pour éviter l’éclatement du bois. Une précaution qui concerne en particulier les branches de gros diamètre. Puis on coupe par le dessus. La lame sera régulièrement nettoyée pour éliminer toute trace de sève. Un passage de toile émeri très fine enlèvera les taches de rouille sur les scies en acier classique. L’affûtage sera régulièrement contrôlé, toutefois pour les modèles à triple denture, seul un spécialiste peut en refaire le tranchant.


L’élagueuse à manche : Les pieds sur terre
Destiné au début à un usage professionnel, ce matériel est maintenant disponible pour le jardinier amateur. Il est composé d’un long tube avec, à une extrémité, un guide et une chaîne de tronçonneuse; et à l’autre, un moteur (électrique ou à essence). Deux poignées assurent une bonne prise en main. Un harnais est proposé avec quelques modèles pour soulager le jardinier d’une partie du poids de l’outil.
Sur certains modèles, la tête de coupe peut prendre plusieurs positions afin d’intervenir dans toutes les situations possibles. Les plus puissants sont animés par un moteur à essence ou électrique alimenté par le secteur. Là aussi, la batterie fait une entrée remarquée avec des outils pratiques, autonomes et silencieux, idéals pour les petits jardins de ville.
Comme pour toute tronçonneuse, vérifiez le niveau d’huile de chaîne dans le réservoir et la tension de la chaîne avant de vous lancer dans les opérations de taille. Un modèle fait preuve d’originalité puisqu’il s’agit d’un sécateur électrique monté au bout d’un long manche (Ribiland). Le moteur est alimenté par une batterie. Avec ce type d’outil, n’oubliez pas le port de lunettes, voire d’un casque quand l’arbre est haut et que vous travaillez presque à la verticale.

Une cicatrisation particulière
L’arbre cicatrise en formant au préalable, sur les bords de la plaie, un bourrelet qui, au fil des années, se développe vers le centre : c’est le cal. Chaque année, l’arbre produit une 
ride supplémentaire qui finira par recouvrir complètement la coupe à condition qu’elle ait été bien faite. D’où la nécessité de disposer en permanence d’outils bien tranchants.

Des interventions périodiques
Taille et élagage doivent se pratiquer régulièrement. Leur réussite ne se mesure pas au volume de bois entassé sur le sol, bien au contraire ! Il faut suivre le développement de vos arbres pour intervenir systématiquement et en douceur. C’est primordial pour les formes fruitières. En règle générale, il ne faut jamais éliminer plus de 20% du volume d’un arbre ou d’un arbuste sous peine de créer un déséquilibre entre partie aérienne et système racinaire.
Avec l’outil adapté
Mécaniques ou motorisés, les outils employés requièrent un bon usage et un entretien soigneux. C’est essentiel pour eux comme pour les végétaux.
Le sécateur, classique, s’utilise pour de petites interventions, sur des branches basses, notamment les fruitiers qui sont taillés très régulièrement. Le coupe-branches ou sécateur à deux mains vient à bout des branches basses d’un diamètre inférieur à 35-40 mm. Pour les plus grosses, des élagueuses à moteur s’avèrent plus efficaces. Les branches en hauteur exigent l’échenilloir qui coupe jusqu’à 30 mm de diamètre. Au-delà, la scie à élaguer prend le relais, manuelle ou motorisée.
Quel que soit l’outil utilisé, il doit être parfaitement aiguisé pour des coupes nettes. Tailler un arbre ou un arbuste, c’est, en effet, le mutiler un peu. Respectez les règles de l’art. Prenez le temps de réfléchir avant de couper. Assurez des coupes franches, bien nettes. Votre plante ne vous en sera que plus reconnaissante.

Les plates-formes : À la bonne hauteur
Pour travailler en toute sécurité au-dessus du sol, vous pouvez utiliser un escabeau ou une plate-forme qui, l’un comme l’autre, devront être bien stables sur leurs quatre pieds. Il en existe quelques modèles qui vous serviront également à tailler des haies, à nettoyer les murs ou les fenêtres, voire à entreprendre quelques travaux le long de votre maison. Évitez, cependant, la simple échelle à poser contre une branche. Vous manquerez de stabilité et vous risquez de vous blesser, surtout avec un outil à moteur.

L’échenilloir : Toujours plus haut
A l’origine conçu pour éliminer les nids de chenilles, l’échenilloir est un sécateur monté au bout d’une longue perche. Il est actionné depuis le sol au moyen d’une cordelette. Ses lames croisantes coupent des branches inaccessibles d’un diamètre inférieur à 35-40 mm.
L’effort à fournir dépend de la taille de la branche. Mais il peut être largement diminué par le nombre de renvois de la cordelette autour de l’axe de rotation. Vous aurez à produire deux fois moins d’effort avec une double poulie qu’avec une simple. C’est appréciable... Pour éviter de se prendre les pieds dans les cordages, un enrouleur de corde est disponible. 
Ces cordes ont aussi l’inconvénient de se prendre dans les branches, rendant difficile, quand ce n’est pas impossible, l’accès au coeur de la frondaison. De nouveaux modèles sont apparus, avec tout le système mécanique caché à l’intérieur du manche. L’outil est devenu plus léger et plus compact, se faufilant sans encombre entre les branches. Et sa tête orientable le rend encore plus pratique.
L’échenilloir est livré avec un manche télescopique ou à sections à emboîter. Privilégiez les manches télescopiques en aluminium, plus légers et plus rigides. Ce sont aussi les plus longs. Les modèles avec système dans le manche existent en version fixe et manche télescopique. Comme tout outil coupant, l’échenilloir s’entretient. Affûtez régulièrement
la lame pour réaliser des coupes bien nettes. Graissez fréquemment l’axe de rotation des lames ainsi que les poulies avec une goutte d’huile, l’effort à fournir sera ainsi mieux optimisé.

L’élagueuse à moteur : En sécurité et sans effort
Un outil qui ressemble à s’y méprendre à une tronçonneuse, mais en plus compact, avec un guide plus court et la possibilité de l’utiliser d’une seule main, notamment sur les modèles à moteur à essence. Le développement des batteries a permis de proposer des petites tronçonneuses électriques qui sont légères et compactes, leur permettant de bien se faufiler entre les branches pour aérer le coeur des arbres. Elles trouvent leur usage dans les petits jardins urbains. Comme toutes les tronçonneuses, ces outils doivent être utilisés avec la plus grande prudence car leur chaîne est très coupante. Vérifiez avant toute intervention que le réservoir d’huile de chaîne est bien rempli. Contrôlez également la tension de la chaîne pour éviter les incidents, notamment la rupture. Testez le frein de chaîne en le déclenchant volontairement avant d’entrer dans le vif des branches à éliminer.
Patrick Glémas

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