La préparation :
La
préparation peut varier suivant la nature des déchets. Elle consiste à
un tri manuel ou mécanique (criblage) granulométrique ou densimétrique
pour certains déchets verts (branchage). Un broyage peut aussi être
nécessaire en particulier pour les déchets a forte composition en
lignine par exemple.
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La
fermentation :
La fermentation se réalise grâce aux
microorganismes. Ces microorganismes ne vivent pas tous dans les mêmes
conditions de températures et ne se nourrissent pas tous des mêmes substances.
En se nourrissant de ces matériaux et en les digérant, les organismes
produisent de nouvelles matières (humus) qui sont consommées par d'autres.
Au début d'un compostage, seuls les micro-organismes sont actifs.
Cette phase, pendant laquelle beaucoup
d'oxygène est consommé, et pendant laquelle la température monte, est
appelée phase de décomposition (comprenant les phases mésophile, thermophile
et de refroidissement). Le processus de digestion commence. Les microorganismes
entrent en action, ils utilisent des enzymes qui détruisent d'abord les
parois cellulaires des tissus tendres. Dans cette phase, les bactéries
sont à l'oeuvre, la décomposition de la matière organique se réalise.
Lors de la fermentation, le tas de compost
nécessite une aération. Plusieurs techniques de ventilation peuvent permettent,
en autre, de différencier les méthodes de compostage. Parmi les différents
process utilisés de compostage, il faut distinguer ceux qui présentent
une ventilation naturelle statique de ceux qui présentent une ventilation
naturelle avec retournement.
Dans le premier cas, il s'agit du système
le plus rustique correspondant au compostage domestique. Cette méthode
utilise aucun retournement par l'homme, l'aération se fait naturellement.
Ceci correspond au compostage domestique mais qui est déconseillée dans
le cadre d'un objectif de maîtrise du procédé de compostage
La ventilation naturelle avec retournement
d'andains (ou tas de matière en compostage) est en général utilisée pour
le compostage en plein air de déchets verts ou de déchets agricoles. Les
andains sont des tas allongés disposés sur une aire bétonnée. Le retournement
des andins se fait de façon régulière pour assurer l'aération de la matière
nécessaire entre autre pour la respiration des microorganismes. Le retournement
se réalise à l'aide d'appareils enjambeurs des andains.
Retounement du tas par un chargeur
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Retournement du tas par un retouneur d'endins
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Un arrosage hebdomadaire est assuré les
premières semaines afin de maintenir un taux d'humidité optimum du compost
55 à 60%. Il est aussi possible de réaliser une ventilation forcée (en
tas ou en andain) sur des systèmes avec retournement ou pas. Cette aération
forcée est assurée par un réseau de drains sous les matières à composter
qui aspirent ou soufflent de l'air. Le retournement combiné à l'aération
forcée permet une meilleure homogénéité du compost.
Ces différentes techniques peuvent être
mises en oeuvre dans différents environnements, c'est-à-dire soit à l'air
libre soit sous bâtiment non fermé et non confiné et enfin sous bâtiment
confiné. Dans les deux premiers cas, ceci permet (en cas de ventilation
négative) de limiter la dispersion atmosphérique des composés et de réduire
le problème de la place nécessaire au stockage.
Dans les systèmes clos, la matière est
traitée sans contact avec le milieu extérieur, l'aération étant toujours
forcée. Au final, pour les déchets peu humides et fibreux, tel les déchets
verts, le compostage d'andains et l'apport d'eau pour faciliter la dégradation
est privilégié. Une fois la fermentation réalisée en grande partie intervient
une phase de maturation du compost.
La maturation :
La notion de maturité est une donnée
primordiale à connaître pour optimiser l'utilisation des composts. Pour
certains, la maturité est synonyme de stabilité biologique. Pour d'autres,
cela signifie que le compost ne présente plus aucun risque pour la culture.
On retrouve deux définitions de la maturité :
- Un produit mûr est un produit qui a
atteint son développement complet. Pour la matière organique présente
dans le compost, cela signifie qu'elle a atteint la même biodégradabilité
que celle du sol. D'après cette approche, la condition nécessaire et suffisante
pour qu'un compost soit dit « mûr » est la stabilité de sa matière organique.
Son degré de stabilité est alors estimé par l'étude de biodégradabilité
de sa matière organique.
- Un compost est mûr s'il n'entraîne
pas de préjudice pour les plantes lors de son utilisation. Selon cette
définition, un compost est donc mûr si sa matière organique est stabilisée
et s'il ne présente aucun effet inhibiteur pour les plantes au cours de
son utilisation. L'impact du compost sur la plante devient donc un moyen
d'estimer la maturité du compost.
Il existe plusieurs méthodes. Le tableau
ci-dessous répertorie celles présentées dans la littérature.
Source:Thèse de F.FRANCOU de l'INA de Paris-Grignon, décembre 2003
Les différentes méthodes d'évaluation de la maturité
des composts sont :
• Stabilité biologique de la matière organique
:
La méthode de référence pour évaluer
la stabilité d'un compost est le suivi de l'activité respiratoire du sol
auquel le compost est incorporé. Cette activité est généralement estimée
par le dégagement de CO2 au cours d'incubations
à 25-30°C de composts préalablement séché et homogénéisé (Robertson &
Morgan 1995, Bernal 1998, Garcia-Gomez 2003).
Les composts immatures présenteront une
minéralisation rapide du carbone durant les premiers jours d'incubation.
Il est donc permis de penser que 7 jours d'incubation sont suffisants
pour évaluer le degré de stabilisation du compost.(Morel 1986).
La quantité de carbone minéralisée dépend
de l'origine (déchets et procédés) et de l'âge du compost. Malheureusement,
on ne trouve dans aucun ouvrage une fixation des niveaux de stabilité.
On retrouve la mise en évidence de composts très instables ou, au contraire,
très stables, dans différents travaux, mais ceci ne permet que de fixer
des extrêmes. Il est alors difficile de comparer les résultats d'études
distinctes, au vue de la gamme continue de stabilisation contenue entre
ces deux extrêmes.
• Indicateurs basés sur l'évolution physique, chimique
et biologique des composts :
* La respirométrie : elle est basée sur l'activité respiratoire
de la population endogène du compost. On incube le compost seul, ajusté
à une humidité optimale pour l'activité microbienne, et on suit la minéralisation
du carbone ou la consommation d'oxygène pendant 3 à 10 jours. Cette méthode
est considérée comme la plus fiable car elle mesure directement l'activité
microbienne. Pour Scaglia (2000), un compost mûr consomme moins de 1 gramme
d'oxygène par kg de matière organique par heure.
* Test d'auto-échauffement : au cours du compostage, on
observe un dégagement de chaleur due à l'intense activité microbienne.
Le degré de décomposition de la matière organique d'un compost peut donc
se traduire par sa capacité à l'auto-échauffement. Ce test est apparu
en Allemagne vers la fin des années 70, et sert actuellement de référence
dans le pays. La stabilité de la matière organique est estimée par la
température maximale obtenue par auto-échauffement d'un compost placé
dans un vase isotherme DEWAR de 1,5L. L'humidité du compost doit être
ajustée pour une activité microbienne optimale. Ce test comporte une échelle
d'indices allant jusqu'à cinq, quatre correspondant à un compost mûr.
D'étroites corrélations ont été mises en évidences (Becker & Kotter, 1995)
entre les résultats de ce test et ceux du test de respirométire. Ce test
est facilement utilisable sur les plates-formes de compostage.
* Test Solvita (Woods Research Management, USA) : il est
basé sur l'estimation de la minéralisation du carbone et la volatilisation
de l'ammoniac, grâce à deux indicateurs colorés. Ce test est récent et
semble pertinent pour les stades avancés de stabilité. Il permet en outre
de tester la phytotoxicité liée à la présence d'ammonium dans le compost.
* Caractéristiques physico-chimiques classiques : ces caractéristiques
peuvent être utilisés comme indicateurs de maturité selon le pH (entre
7 et 9 pour un compost mûr), la Capacité d'Echange Cationique (CEC), le
rapport C/N (qui diminue au cours du compostage) et le rapport azote NO3-/NH4+
(un compost devant contenir une quantité appréciable de nitrates).
* Rapport d'humification (AH/AF) : c'est le rapport de
la fraction humique sur la fraction fulvique. Ce rapport augmente significativement
au cours du compostage (supérieur à 3 pour un compost mûr).
* Phytotoxicité et maturité : pour estimer la phytotoxicité
d'un compost, on réalise les tests suivants :
- les tests de croissance des plantes (Hirai, 1986;Garcia,1992
;Helfrich,1998) ;
- les tests de germination (Zucconi,1981 ;Garcia,1992 ;Wu,2000)
;
- les tests de développement racinaire (Zucconi, 1981 ;Brinton&Evans,2000).
Les possibles causes de phytotoxicité
sont l'échauffement racinaire et l'immobilisation de l'azote dus à la
stimulation de l'activité microbienne du sol, la salinité, un excès d'
ammoniac, la présence d'acides organiques, de pathogènes ou de métaux.
En règle générale la phytotoxicité diminue avec la stabilisation
du compost. La méthode qui consiste à estimer la stabilité d'un compost
par la stabilité de sa matière organique paraît la plus pertinente, tant
au niveau sémantique que dans la recherche d'indicateurs standards de
maturité. Cette stabilité augmentant de façon continue lors du compostage,
on préfèrera utiliser le terme de « degré de maturité »!!!
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